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Mademoiselle Meuh!
22 décembre 2017

Etre une femme

Bêtement,
 
Bêtement, je croyais qu'en étant une femme en 2017 je n'aurai pas à me battre pour garder mon job.
Bêtement, je ne pensais pas qu'aujourd'hui, ça existait encore de devoir se battre pour garder son emploi du temps / son planning / son travail en partant en congé mat.
Bêtement, je pensais qu'en étant titulaire, avec 10 ans de boutique, j'étais protégée.
Bêtement.
 
Car aujourd'hui, j'ai reçu un coup de grâce.
Aujourd'hui, je suis effondrée.
 
Je suis partie en étant prof principale.
On m'a clairement dit que je n'aurai pas ma classe à mon retour en cours d'année. Ok, les élèves ont commencé avec un autre prof, je le comprnds et l'admets pour le bien des élèves. Mais pour Septembre, on ne m'oublie pas? Si?
 
Je suis partie en faisant des heures hors heures éducation nationale. J'ai même cassé mon congé patho pour leur faire passer leur examen (gratuitement, of course!). Les pauvres, je les avais suivi toute l'année, j'étais dégoûtée à l'idée qu'ils passent ce bac avec quelqu'un d'autre que moi.
J'apprends aujourd'hui pas hasard qu'un intervenant veut négocier pour les donner à quelqu'un d'autre. Comme ça, sans raison.
 
Avant, je croyais qu'un chef était là pour protéger son équipe.
Aujourd'hui, je ne sais plus.
 
Avant, je croyais qu'être une femme ne changeait rien dans une carrière professionnelle, encore moins lorsqu'on fait partie d'une administration de l'état.
Aujourd'hui, je suis forcée de constater l'inverse.
 
J'avais pourtant eu des indices.
Comme lorsqu'on m'a gentiment suggéré de casser mon congé maternité si je voulais un emploi sur l'année. Je l'ai mis sur le fait que je n'étais pas titulaire. J'ai cassé mon congé..
Comme lorsqu'on m'a suggéré de venir aux conseils de classe, enceinte jusqu'aux yeux. Je l'ai fait, sans un merci.
Comme lorsque en salle de naissance on m'appelle: je devais rencontrer mon remplaçant aujourd'hui.
Comme cette fois où je suis venue en conseil, avec ma puce d'un mois en écharpe. "Oh, qu'elle est mignonne!". Oui, elle l'est! Mais sa place n'est pas ici, tout comme celle de sa maman. Oups, j'oubliais! Je veux que ma voix compte pour l'orientation de ces élèves que j'ai suivi pendant 7 mois.
Comme toutes les fois où je suis venue aux conseils avec mes enfants, faute de pouvoir les faire garder. Et que mon collègue homme part toujours au bout de 15 minutes, car , LUI, il a sa fille a récupérer. Et c'est normal. Bien moins lorsque nous autres les femmes expliquont que pour cette fois, ça coince. 
Comme lorsqu'on m'accuse d'être en arrêt pour complaisance personnelle, et que je subis une fausse couche, et tout ce que cela représente en douleurs physiques et morales.
Alors oui, bêtement, je croyais qu'être une femme en 2017, c'était facile, simple et sans effort.
Encore une fois, je me suis trompée, et je me retrouve bien bête.
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