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Mademoiselle Meuh!
8 mai 2018

Donner la vie ... la seconde fois!

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On dit que chaque grossesse est différente. Et cela a été le cas pour moi. Et ce, dès le début.

 

Alors qu'il nous a fallu des traitements et de la patience pour Monkiri, la seconde grossesse s'est invitée en 15 jours. Nous n'y croyions pas, c'était irréel. Ce fut donc une première fois pour moi! Mon premier test de grossesse positif. Mon premier RDV chez le gynéco-obstétricien pour faire la datation. Ma première appréhension de perdre ce bébé. -Comment ça, lors des grossesse spontanées nous ne faisons qu'une écho de datation et l'une lors des 12 SA? Alors que j'en avais tous les 15 jours entre 6SA et 12SA pour la première!

 

Et comme cette grossesse était différente, je ne voulais pas savoir qui se cachait dans mon ventre. Je voulais la surprise, jusqu'au bout! Je rêvais de robes et de jupettes roses, même si je me disais que je n'aurai que des mecs. C'était étrange comme sensation. Le rose et les noeuds violets m'attiraient, mais je ne voulais pas y croire. Je n'ai honnêtement eu aucune préférence: fille ou garçon cela m'était égal. C'est difficile à exprimer la sensation que j'éprouvais. Alors que j'étais absolument persuadée d'avoir un petit garçon en premier, et je n'ai pas du tout été surprise à l'annonce du gynéco, autant cette fois-ci, je ne m'autorisais pas à faire confiance à mon instinct. Je me persuadais donc que j'attendais un petit garçon. 

 

Et puis cette fois-ci, je commençais à réfléchir à l'accouchement. Je voulais être un peu plus actrice que spectatrice. Je regrettais que ma sage-femme du moment ne fasse pas des accouchements en plateau technique. J'ai choisi la prépa en piscine. Qui était sympa! Mais ne m'a absolument rien apporté en terme de gestion lors du jour J. C'était super agréable, et j'ai passé de bons moments. Mais voilà! Rien pour m'aider et me donner des astuces, me faire réfléchir à ce que je voulais vraiment.

J'ai pourtant osé demander à mon gynéco -qui devait m'accoucher- s'il était possible pour moi d'accoucher autrement que couchée, et que je ne souhaitais pas de péridurale. Pour seule réponse, j'ai eu droit à un "vous verrez avec les sage-femmes le jour J". Ok. C'est noté. Très bien. Seulement voilà! Le jour J, c'est trop tard. Trop tard pour réfléchir à ce que nous voudrions vraiment. A la manière dont nous rêvons notre accouchement, car oui, toutes les mamans le rêvent. Nos rêves sont tous différents. Mais on rêve toutes à notre accouchement. 

 

Mon dernier RDV a eu lieu 21 jours avant la date prévue de l'accouchement. Bébé était un beau bébé. Poids estimé: 3.200kg. Au vue de ma morphologie, le gynéco ne veut pas me laisser aller jusqu'au terme et me laisse 15 jours avant de parler déclenchement.

 

Moins de 48h plus tard, je me réveille vers 03h30 avec un ventre qui durçit. Je reste au lit pratiquement une heure, et note que les contractions sont espacées toutes les 10 minutes. Je décide de me lever, je serai bien mieux debout. Je mets la TV en fond, et je me promène dans le salon, un plaid sur les épaules. Je me dis que je dois attendre 06h avant de réveiller Papachoupi, 07h avant d'appeler la cavalerie pour venir garder Monkiri. Mais à 05h00, avec des contractions toutes les 5 minutes environ, je vais voir Papachoupi "Chéri?! J'ai un petit problème!". Et lui qui croyait que je ne parvenais pas à atteindre le café dans le placard! Le pauvre. 

A nous deux, on note les contractions: elles sont espacées entre 3 et 5 minutes. Aucune douleur. Je suis zen. Je vois juste mon ventre durçir. J'appelle la maternité. J'explique les contractions, le temps entre chacune, je n'ai pas mal, mon premier accouchement. Elle me conseille de ne pas trop attendre et de descendre. Au vu de mes antécédents, cette naissance pourrait être rapide.

Il est 05h45. Nous appelons mon papa qui va venir s'occuper de notre mini loulou qui n'a pas encore deux ans. C'est encore un bébé, et il va accueillir un plus petit bébé. Il va devenir grand frère. Tout se bouscule dans ma tête. Mon papa arrive alors que je termine de me préparer, et que les contractions se sont calmées.

Sur le chemin de la maternité, nous finissons de choisir les prénoms. Pour un garçon, on se met d'accord. Pour une fille? Ho! De toute façon, ce sera un autre petit mec!

 

Alors qu'on nous accueille à la maternité, j'explique que j'ai appelé. Je lui donne nos annotations des contractions "elles ne sont pas bien  régulières" -oui je sais! Ca  ne m'a pas empêché d'accoucher la première fois!

L'examen est sans appel: je suis à 6. Et ma première réaction: "je peux retourner chez moi alors!". Yeux exhorbités de la sage-femme; digne d'un Looney Tunes... "heu non! Là, on vous garde et vous passez en salle de naissance. Vous vouliez une péridurale?" C'est dingue cette obssession pour cette piqûre! "Non! J'aurai bien aimé essayé sans. Pour le permier, je n'ai rien senti et je le regrette".

Parfait! Elle m'a entendu! Cool! Mais au cours des deux heures qui suivent, rien ne se passe. Les contractions ont stoppé. Le col n'a pas bougé. Et la seule solution de ma nouvelle sage-femme -changement de garde- est péridurale et percer la poche de eaux pour accélérer le travail. Elle me laisse le temps d'y réfléchir. Ne nous propose rien d'autre. A ce moment là, je pense réellement que c'est la seule option. Les hormones, le stress, l'excitation... non! Mon gynéco avait tort: on n'en parle pas le jour J. C'est trop tard le jour J. On n'a plus les idées claires le jour J. J'avais juste averti Papachoupi sur quelques petites choses qui m'avaient dérangé lors de la naissance de Monkiri (et sa main est prête à giffler celui ou celle qui osera appuyer sur mon ventre!). 

Alors voilà! On me pose la péri il est environ 10h00 (et mon téléphone sonne! Zut! J'avais RDV avec mon remplaçant et mon chef m'appelle: il s'inquiète de mon absence.)

A 11h00, je sens que les effets se dissiper. Je ne suis pas préparée. J'ai peur. Je refuse d'avoir mal. On me laisse dans le flou, on ne m'explique rien.

Papachoupi averti la sage-femme qui répond de loin: "oui oui.... ha je vois les cheveux". Elle ne me dit pas qu'elle ne veut pas me refaire une dose car bébé arrive et si elle réinjecte, je ne sentirais rien. Or, je lui ai dit que j'avais été très frustrée lors de mon précédent accouchement. C'était super de sa part, mais pourquoi ne pas me parler? Pourquoi ne pas m'expliquer? pourquoi ne pas me dire ce qui se passe? Aïe, j'arrête de pousser, j'ai mal. "c'est votre bébé madame" - non sans déconner?

11h17, bébé sort de mon ventre. La sage-femme, soutenue par mon gynéco à ses côtés, pose bébé sur mon ventre (mais qu'il est grand!) avec un "c'est une minette"!

Quoi? Une fille? C'est pas possible! Nous nous étions convaincus du contraire. Comment l'appelle-t-on? C'est une interro surprise ou quoi? Non, nous ne savons pas encore? On peut vous le dire dans quelques minutes? Oui, ne notez que son nom de famille sur son bracelet, on  verra après. 

 

C'est merveilleux. Tenir dans ses bras ce bébé que l'on a attendu toute sa vie, c'est formidable. Découvrir chacune de ses mimiques, chacuns de ses traits, la couleurs de ses yeux, ses cheveux tout mouillés. Mais qu'elle est belle ma poupée!

 

Et puis, on nous monte dans la chambre. Et puis je veux aller aux toilettes. Et puis je veux me lever toute seule, à peine plus de deux heures après lui avoir donner la vie. Et puis je m'effondre devant la porte. Papachoupi me porte jusque dans mon lit. Oups! Dans l'histoire, j'ai dû me faire pipi dessus, faut vraiment que je me change! La sage-femme se propose et m'aide. Mais là, elle découvre qu'en fait je perds du sang. Beaucoup. On ne me dit rien. Plan je-ne-sais-quelle-couleur. En 2 minutes, Papachoupi a été évacué de la chambre et je me retrouve avec les 3/4 du service entre les jambes. "on met en place le protocole" ... "je vais chercher la glace" ... "massez-lui le ventre" ... "comment vous sentez-vous?" .... Heu! J'aimerai que l'on m'explique ce qui se passe, ce qui m'arrive, si c'est grave. Mais Non! Personne à ce moment là, personne parmis les 8 personnes au pied de mon lit ne m'explique pourquoi elles sont inquiètes, pourquoi on a fait sortir Papachoupi, pourquoi on m'interdit de boire alors que j'étais sur le point d'avoir mon café au lait.

"On vous redescend au bloc, vous voulez emmener votre bébé?"

Non (et si c'était vraiment grave? Qu'est-ce qui m'arrive? même le gynéco est là? Papachoupi, viens avec moi! J'ai peur).

Je me retrouve donc à nouveau en salle de naissance (tient! La salle nature était libre! Sympa de me l'avoir proposé!) "Qu'est-ce qui vous arrive ma p'te dame?" - "A vous de me le dire!!" et c'est ainsi que j'apprends qu'en suite de couches, elles se sont affolées car j'ai perdu beaucoup de sang, ce qui n'inquiète pas la sage-femme de la salle de naissance puisque je n'avais quasiment rien perdu au cours des 2 heures de surveillance. J'ai malgré tout droit à deux nouvelles heures de surveillance avec elle, seule, dans une salle de naissance -vide. J'ai envoyé Papachoupi prendre une douche, manger et surtout récupérer le nouveau grand frère. 

J'ai la grande joie d'accueillir le pédiatre qui a fait passé sa toute première visite à ma puce. -putain! Elle aura été toute seule. Les boules. Il a pris la peine de descendre pour me faire le compte rendu. Il est extra ce monsieur-là!

Et zut! Cet accouchement aussi merveilleux soit-il, ne ressemble toujours pas à celui dont j'avais rêvé. Et pourtant, tout aurait pu, tout se présentait bien.

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